Ce site est auto-financé, c'est à dire qu'il coûte à notre groupe dans les 1 eur / mois. Aucune marque ne nous donne quoi que ce soit pour ce site ou cette page. Si vous pensez qu'un modèle non cité ici apporte quelque chose au SUP d'eaux-vives, merci de nous contacter via facebook, nous ajouterons si nous estimons que ça vaut la peine. Dans un souci de transparence, voici la liste exhaustive du matériel reçu gratuitement par des membres de notre groupe: une pagaie de la part de RedwoodPaddle (concours sur stand-up guide), deux ailerons à coller de la part de Surfpistols (geste commercial).
La planche
Le standard actuel en Europe est le gonflable.
Pour la classe I et II (rivières faciles)
Très simple: prenez la board gonflable la plus large (32" ou plus de préférence) que vous avez à votre disposition et regardez ses ailerons:
- trois ou quatre ailerons courts: parfait, rien à changer
- deux ailerons latéraux courts et un aileron central long: enlevez l'aileron central
- un aileron central dans un boîtier US-Box: commandez un aileron de 3" à angle d'attaque progressif chez Goldenboard, Bambooboard ou Surfpistols (écrivez-nous sur facebook si on en trouve ailleurs). Attention: ne pas prendre la 4"7 qui est trop longue pour la plupart des conditions. Si la planche mesure plus de 10', on peut également se passer totalement d'aileron. Cependant l'absence totale de dérive rend la planche instable lorsqu'elle se trouve perpendiculaire au courant. Vous pouvez aussi recouper un aileron (scie égoïne à métal de préférence pour le gros + couteau chauffé pour les finitions).
- un aileron central dans un boîtier à clavette: il n'existe pas d'aileron adapté dans le commerce. Le mieux est donc d'en acheter un deuxième (vous garderez l'autre pour la mer), et de le tailler, 7cm de profondeur et angle d'attaque de moins de 45 degrés
Pour la classe III et IV (rivières assez difficiles et difficiles)
A partir de la classe III, un shape spécial eaux-vives est préférable. Attention, c'est pas parce qu'il y a "white-water-rapid-river" dans le nom d'une board qu'elle est adaptée. En fait, presque aucune planche du marché ne rempli totalement le cahier des charges. C'est pourquoi nous vous donnons le cahier des charges, par ordre approximatif d'importance:
- de la largeur: 34, 35 ou 36". Toutes les marques ont au moins compris ça. La largeur excessive porte à discussion. Elle peut en effet avoir à la marge un effet déstabilisant: on doit forcer plus pour redresser une planche large. Elle ralenti aussi la board et la vitesse est souvent un allier. Mais en tant que débutant mieux vaut avoir trop large que pas assez.
- du double couche: la planche va quand même prendre cher, techno fusion de préférence pour le poids lors des portages
- un filet avant car on a forcément un truc à emporter. Toutes les gonflables en ont.
- du rocker avant: Plus il y en a mieux c'est. Éviter à tout prix les boards plates type AquaMarina Rapid version 1
- des petits ailerons (2" ou 3") avec un angle d'attaque faible (moins de 45 degrés). Trop longs: ça touchera souvent. Et angle d'attaque trop important: chaque touchette se traduira par une chute. Mise à part sur l'AquaDesign Cross, la Surfpistols (dernière version), tous les constructeurs mettent des ailerons trop long et trop agressifs. Il faudra donc sûrement prévoir du découpage (scie à chantourer et finition au couteau chauffé). Les ailerons amovibles sont à éviter si on ne veut pas semer des ailerons derrière soit type Petit Poucet
- du rocker arrière, très important pour la maniabilité et pour faire pouvoir sortir les ailerons de l'eau dans les passages de faible profondeur. Critère souvent oublié par les constructeurs. Si y'en a pas, ça donne une board peu manoeuvrante pour les passages type "slalom" (appellés "grilles")
- une épaisseur de 5": à 4" l'eau monte sur la board trop facilement, à 6" les déséquilibres sont trop difficiles à rattraper, et on contrôle mal l'assiette. 5" c'est parfait. La plupart des marques est malheureusement parti sur du 6"
- des poignées avant, arrières, et latérales centrées. S'il y a des latérales décentrées elles ne servent pas à grand chose
- des ailerons parallèles car les ailerons pincés ne servent que pour le surf, dans tous les autres cas ils ne font que ralentir
- une longueur de moins de 9'8, bien que les boards de compétition fassent 11' (pour gagner au sprint). Lorsqu'il faut vraiment slalomer une board longue (>9'8) est vraiment handicapante. En revanche dans les rapides un peu gros, la longueur fait gagner de la vitesse ce qui permet de gagner en stabilité, et même paradoxalement en manoeuvrabilité. Donc dans une rivière naturelle avec peu d'eau (Ubaye par exemple), vous allez apprécier les boards courtes. En revanche dans un stade artificiel d'eau-vive ou une rivière bien en eau, vous serez mieux avec une board longue.
A noter qu'il est possible de coller des poignées supplémentaires si l'accastillage est insuffisant.
Et le rigide?
On peut faire de la rivière en rigide. Soit avec des rigides de vague, déjà vus dans cette vidéo sur le Verdon (pas recommandé, mais cette vidéo est la preuve que ca peut se faire). Soit des rigides spécialement conçus pour l'eau vive, notamment la marque BadFish. Ils sont larges, courts, et souvent avec les bords relevés. Le rigide prend des pocs ou se casse, le gonflable se déchire ou se perce. Dans les deux cas c'est réparable jusqu'à une certaine mesure. Mais comme les pierres au fond des rivières sont plutôt rondes, donc font facilement des pocs mais rarement des déchirures, un gonflable reste préférable. Il faut aussi ajouter que les rigides se voient surtout aux USA, où les rivières à eaux-vives sont en moyenne plus larges et plus profondes que chez nous. Il existe enfin des SUP spécial eaux-vives en plastique rotomoulé (donc lourds, autour de 22kg, contre 10kg pour les gonflables). Dernière option: la construction fibre de verre thermoplastique: solidité du rotomoulé, légèreté de l'époxy. Pour l'instant vue seulement chez la marque américaine Bounce.
Exemples
Quelques exemples de boards (Ce blog n'est pas sponsorisé donc les exemples sont pris au hasard).
La Yampa de KPO Design. 9' x 36" x 5". On remarquera les poignées latérales, les 5 boîtiers d'ailerons et le tail large (trop large d'ailleurs pour le surf de vague statique), ainsi que le rocker arrière. Petit problème sur cette marque: les ailerons ont tendance à se faire la malle. Dommage car le shape est sympa:
La 9'6 de chez Redwoodpaddle. 9'6" x 35" x 5". Pas dessinée spécifiquement pour l'eau vive, mais ses 4 petits ailerons souples, sa largueur et son épaisseur en font une board qui va bien pour l'eau vive. Le simple couche la rend fragile, mais en contrepartie c'est un plaisir dans les portages, elle doit faire à peine 9kg. Il lui manque cependant un rocker arrière et des poignées. De plus les ailerons sont à recouper.
La SUK de chez AquaDesign avec ses boudins latéraux stabilisants, concept original mais que nous n'avons jamais testé.
L'Escape 9'8 de Goldenboard. 9'8" x 35" x 6". Très aboutie en termes d'accastillage (poignées latérales centrées, filet arrière...), et avec en plus un rocker arrière, mais qui a le défaut de ne pas présenter de double couche sur les rails, là où la planche prends le plus.
L'AquaDesign Cross 9'4, conçue par Jérémy Laugerat. Le nez large peut sembler un choix étrange, car on se dit qu'un nez pointu passe mieux à travers les remous. En fait c'est un choix tout à fait judicieux: la grande surface du nose fait un effet bouchon, et l'empêche du coup de se faire enterrer sous les remous, notamment en réception de seuil. En revanche en contrepartie si le nez vas sous l'eau on ne peut pas le ressortir sans faire tourner la planche, contrairement à un nez pointu. Le boitier de dérive centrale ne sert pas en rivière, les 4 latéraux suffisent largement. Du coup ça rattrape le fait que ce boitier ne soit pas au standard USBox: on n'aura pas besoin de remplacer l'aileron central par un aileron mou, on se contentera de l'enlever. Il y un scoop (rocker) avant et arrière, une grosse largeur et une épaisseur de 5'' plus stable et maniable que le 6'' habituel. Comme pour la Goldenboard, l'accastillage est bien pensé: poignées latérales centrées, poignée avant et arrière. Triple couche de partout. Donc une bonne planche pour les rivières avec beaucoup de rapides manœuvriers, qui n'avance bien sûr pas très vite sur le plat. Dommage qu'il n'y ait pas un filet de portage à l'arrière pour équilibrer les charges lors des portages, car cette planche triple couche pèse 13kg. C'est d'ailleurs sont plus gros défaut: son poids qui la rend pataude et pénible à porter longtemps. Se trouve facilement à moins de 500 eur en promo, surtout ne pas l'acheter au prix fort.
La surfpistol 8'5 dans sa quatrième (2021). Le concepteur ne pratique pas lui-même le SUP de rivière, mais il est à l'écoute des pratiquants. Ce qui donne un excellent résultat: légèreté, rocker avant et arrière, 4 ailerons à angle d'attaque faible parallèles, nez pointu pour ne pas se faire freiner par les trains de vagues (on enfournera certes plus facilement), 5 poignées bien placées, kickpad très en arrière. Seul défaut peut-être: le maitre beau très en avant donne un bon compromis maniabilité/stabilité, mais l'arrière reste un peu étroit ce qui fait qu'elle pourrait être plus stable en roulis. En plus des 4 ailerons de rivière, elle a un boitier d'aileron supplémentaire, pratique pour l'uilisation sur le plat ou en surf.
La surfpistol 8'5 dans sa troisième version: le premier shape était totalement raté (planche plate), le deuxième était raté (maître-beau tout à l'arrière qui rendais la planche ultra-maniable, mais très instable pour sa largeur), et enfin le troisième avec le maître-beau tout à l'avant pour un bon compromis maniabilité/stabilité. Attention les ailerons ne sont pas exactement comme sur l'illustration: en vrai ils sont pincés et plus longs. Il faudra donc les recouper. Pour le reste, avec son rocker avant et arrière, sa légerté (double couche fusion, 8.7kg), et l'accastillage nécessaire, ca en fait une board plus joueuse que l'Aquadesign Cross.
La Hala Atcha 8'6: une dérive auto-rétractable, le graal du SUP d'eaux-vives! Combiné à un rocker arrière. Cependant on nous a reporté que la seule dérive n'est pas suffisante et qu'il faut ajouter des dérives additionnelles. Dommage car on perd tout l'intérêt de la dérive rétractable.
La Redpaddle Wild 9'6. Difficile de faire plus moche. Mais il paraît qu'elle marche pas mal malgré son rocker très faible et ses dérives trop longues à recouper.
La NRS Whip 7'8 x 33": un petit jouet. Il faut être doué et avoir un bon niveau pour utiliser une planche aussi courte et étroite. Mais David arrive à la faire passer de partout dans l'Ubaye. Ailerons de forme très étrange, mais pour une fois on a un rocker généreux.
L'Aztron Sirius: enfin un rocker arrière généreux. En revanche, pas mal de défauts: poignées mal placées, ailerons beaucoup trop en avant et de forme et de taille totalement incompatible avec les rivières des Préalpes, et un pouce de trop en épaisseur (en tout cas pour un gabarit de 70kg). Donc le bon plan avec cette planche c'est de l'acheter en promo, décoller ou couper les ailerons et en recoller des dignes de ce nom au bon endroit, puis éventuellement ajouter des poignées latérales centrées. Longueur 9'6, largeur 36" donc, étant donné le rocker arrière, une fois les ailerons changés en forme et en emplacement, stabilité et maniabilité seront au rendez-vous.
La Black Cat Zapper Wild, concue en collaboration avec Zappa Toni, pionner espagnol du SUP d'eaux-vives: du volume, un beau filet avant pratique si on est chargé, des poignées latérales centrées et décentrées (9 en tout!). Le rocker a été amélioré sur les dernières versions, en réalité il en a plus que sur la photo, même si je trouve que ca reste insuffisant. Le kick pad est un peu trop à l'avant pour être utile. Boitier d'aileron supplémentaire pour l'utilisation sur le plat.
Plus d'infos dans cette review: https://www.youtube.com/watch?v=4Hu9uOAiKlY
La dérive
Point important. Étant donné la profondeur d'eau très variable que l'on peut rencontrer en rivière, les dérives longues et rigides vont se casser ou casser le boitier. De plus les dérives longues réduisent la maniabilité nécessaire en eaux vives et peuvent déstabiliser en prenant des contres-courants. Cependant, elles apportent une stabilité latérale et une directionnalité sur les lignes droites. Il faut donc trouver un compromis.
Les solutions:
- Ne pas en mettre de dérive centrale et se contenter des mini ailerons intégrés aux SUPs gonflables, voir pas d'ailerons du tout (si planche >10'). Pourquoi pas, sachant qu'en eaux vives on peut très bien avoir le courant dans un sens au niveau du nose et dans l'autre sens au niveau du tail. Dans les rapides ça le fait, mais sur les sections plates, le manque de drive est vite saoulant (dans ce cas on peut remettre l'aileron pour les longs plats). Attention, l'absence totale de dérive rend la planche instable lorsqu'elle se trouve perpendiculaire au courant.
- Couper et limer une dérive en plastique. Pas très difficile et on peut profiter pour recycler une dérive abîmée ou cassée.
- La dérive courte et souple spéciale eaux vives. En boitier US Box, je n'ai trouvé que 3 marques qui en faisaient (et d'ailleurs c'est le même modèle, seul le logo change): Goldenboard, Bambooboard et Surfpistols. On préférera une dérive de 3 pouces, qui a l'avantage d'avoir à peu près la même profondeur que les ailerons latéraux). Combiné à un rocker arrière, en se mettant sur l'avant de la planche on peut faire sortir les ailerons de l'eau pour les passages très peu profonds. Le second avantage de l'aileron de 3 pouces, c'est sa forme: l'angle plus aigu lui permet de glisser sur les cailloux sans arrêt brutal au lieu de les heurter et de faire tomber le rider. Enfin, 3 pouces permet de garder une bonne stabilité latérale tout en permettant une bonne manoeuvrabilité. À mettre le plus à l'arrière du boitier si on veut avoir le maximum de directionnalité. La vis étant à l'avant elle a de bonnes chances de casser. En prévoir de rechange ou prévoir de mettre une vis non-manuelle (=une vis normale qui se visse avec un tournevis et pas à la main). On peut aussi opter pour du 5 pouces, à condition d'avoir de la profondeur sur toute la rivière. Elle ne sera cependant pas utilisable pour les rivières en basses-eaux (étiage), ou les parcours manœuvriers (=où il faut beaucoup tourner pour prendre correctement les rapides), c'est à dire la plupart du temps si vous pratiquez dans les Alpes.
La pagaie
On peut utiliser sa pagaie normale, en réglant la même longueur que pour le surf. Mais il faut savoir qu'on a beaucoup plus de chance de taper le fond avec la pale de la pagaie, donc une bande de protection est bienvenue sur les pagaies en fibres (exemple : bande de protection pour portières de voitures). Il y aussi des pagaies avec manche en fibres et pale en nylon. C'est une bonne solution à première vue, mais en fait la différence de poids entre le nylon et la fibre rend la pagaie déséquilibrée. Enfin une pagaie avec une grosse pale est préférable car en eaux-vives, on travaille plus en puissance qu'en vitesse. Donc évitez les pagaies de race. Les pagaies alu premier prix peuvent être utilisées. Mais il faut savoir qu'elles sont parfois correctes, parfois à la limite de l'inutilisable. Ce qu'il faut regarder dans cette gamme de prix c'est la rigidité de la pale.
Le casque
Comme on peut tomber sur du dur, un casque est indispensable. Il faut qu'il ait suffisamment de trous pour que l'eau passe dans le casque sans l'arracher. S'il protège les tempes, c'est mieux. Le top étant le casque homologué kayak classe III. J'utilise personnellement un casque Kong Scarab homologué cheval+vélo+alpi+canyon.
Genouillères coudières etc
Moins important que le casque car on ne protège pas des organes vitaux. On peut s'équiper comme en motocross (dos, coudes, genou, tibia), ou se contenter du casque. Le gilet protège également. L'inconvénient du suréquipement est qu'il donne une impression trompeuse de sécurité, et un look de robocop. Casque et gilets sont souvent suffisants, éventuellement des genouillère si vous trouvez un modèle qui reste en place.
Chaussures
Plus important que ce que ça en a l'air. C'est pour moi un élément de sécurité. Il faut qu'elles permettent de marcher sur les rochers. Five-fingers, vieilles baskettes ou vieilles chaussures de rando (avec éventuellement quelques trous au niveau de la plante du pied pour l'évacuation de l'eau), chaussures de canyon (ma préférence perso), botillons néoprène de dériveur ou de plongée (ceux de plongée ont l'avantage d'avoir une partie rigide au niveau du talon et d'être disponible en toutes les épaisseurs)… Pour les chaussettes: néoprène si l'eau est froide et qu’on a pas de long portage au soleil à faire, sinon chaussettes en laine ou acryliques ou pas de chaussettes. A noter que les bottillons néoprène ont le défaut de s'agrandir lorsqu'ils sont mouillés, résultant en une mauvaise tenue aux pieds. Un point à prendre en compte est la présence de talon, même petit, sur la plupart des chaussures. Ca change les appuis, ca dépend des gouts, mais pour certains ca peut être génant.
A noter que les lacets peuvent jouer des tours et être dangereux en eaux-vives. Mieux vaut les éviter ou les recouvrir d'un manchon néoprène.
Five-fingers:
- Tient très bien aux pieds
- Semelle fine donc proche de la planche
- Ne tient pas chaud l'hiver
- Ne permet pas de marcher dans les galets sans regarder où on pose les pieds
- Cher pour ce que c'est
Chaussures de canyon:
- Excellente tenue de pieds
- Semelle épaisse qui éloigne de la planche
- Tient chaud
- Permet de marcher rapidement sur tout type de terrain
- Cher
Bottillons de plongée:
- Tenue aux pieds moyenne
- Tient bien chaud
- L'eau ne s'évacue pas des bottillons: ça tient chaud mais ça diminue la tenue aux pieds et donne une sensation étrange
- Permet de marcher sur les galets
- Bon marché
- Semelle plate
Chaussures de marche ou de sport recyclées:
- Pas cher
- Bonne protection si chaussures de marche
- Froid si on ne met pas des chaussettes néoprène
- L'eau peut avoir du mal à s'évacuer, faire deux petits trous à la base peut aider
Chaussures de swimrun
- C'est fait pour marcher et aller dans l'eau
- Elles se portent pieds nus en général donc voir la protection contre le froid en hiver
- Bonne tenue aux pieds
Combinaison
Selon la chaleur de l'extérieur et de l'eau. Plus c'est épais, moins c'est agréable. Les manches épaisses empêchent de pagayer efficacement. La combi marcel ou manches courtes ("long john") est pas mal si on évite les bains prolongés: on a rarement le haut du corps dans l'eau. En évitant l'hypothermie, la combi est un élément de sécurité. Contrairement aux sports en mer, on regagne rapidement le bord, en revanche les secours peuvent être plus long à venir et l'eau est souvent beaucoup plus froide.
Le gilet
Il sert à flotter facilement lorsqu'on tombe, ce qui empêchera de se prendre les pierres qui sont à 10cm sous l'eau, permettra de maintenir la tête hors de l'eau lorsqu'il y a plein de petites vagues de rivière, et aidera vos compagnon à vous sortir de l'eau en cas de perte de connaissance. Il sert également de protection contre les chocs. Mais il peut dans certains cas s'avérer dangereux: si une sangle du gilet se coince dans une branche ou en empêchant de plonger en profondeur pour se sortir d'un rappel. Donc il faudrait idéalement qu'il soit largable, mais je n'en ai jamais vu sur le marché. Le mieux est un gilet de kayak: très échancré (confort de rame), et ceinture très serrée (donc près du corps et ne remonte pas). Les gilets de kayak moniteur ont un mousqueton largable ou auto-largable (cf. paragraphe suivant).
Les poches sont un gros plus. J'y mets mon couteau qui est ainsi facilement accessible.
Le leash
Il y a eu plusieurs accidents mortels à cause du leash, en effet, il peut se coincer sous un rocher ou autour d'une branche et retenir le rider la tête sous l'eau.
En rivière, les rapides sont rarement continus, la berge est rarement loin, donc on finit toujours par retrouver son Sup et sa pagaie. Du coup je pas mettre de leash est une option raisonnable, et c'est d'ailleurs ce que nous faisons la plupart du temps.
Dans certaines circonstances (rivière avec courant même dans les parties plates…), s'il faut mettre un leash, il faut l'attacher soit à une ceinture largable, soit à un mousqueton de gilet “moniteur” qui sont largables (ces gilets sont fait pour que les moniteurs de kayak puissent tracter une embarcation). Ne jamais l'attacher à la cheville, car il est souvent impossible de se redresser pour que la main puisse atteindre la cheville. Le largeur doit être facilement accessible, et il existe même des largeurs automatiques (qui larguent lorsque la force exercée sur le leash est excessive). On peut également bricoler un leash largable avec un largueur de type wichard, ou un largueur de kitesurf. Mais il faut savoir que ces largueurs n'ont pas été concu ni testés pour une utilisation en eaux-vives. Attention à la ceinture largable: si elle n'est pas intégrée au gilet, il faut faire attention à ce qu'elle ne puisse pas passer sous le gilet, rendant le largueur inaccessible. C'est pour cela que j'ai cousu des passants sur mon gilet: ainsi la ceinture reste toujours au même niveau, mais les passants laissent filer la ceinture.
La corde de sécurité
Il s'agit d'une corde en polypropylène (corde de balançoire) lovée dans une petite sacoche flottante. On la lance en amont depuis la berge pour sortir de l'eau son compagnon tombé à l'eau. C'est utile que lorsque les rapides sont longs ou qu'il y a un risque de se faire coincer dans un rappel. Il faut s'entraîner au lancer (javelot pour les petites distances, pétanque pour les longues), et ne l'utiliser qu'en cas de nécessité, et après s'être formé et entrainé: une corde dans l'eau c'est aussi le risque de s’emmêler avec.
Le couteau
Toujours utile, à porter sur son gilet, il doit pouvoir couper facilement une corde. Donc il faut qu'il soit bien affuté avec des dents. Il y a ceux à cran d'arrêt, ceux qui se plient en deux, et ceux qui se mettent dans un petit étui fixé à la jambe ou au gilet. Attention, ceux qui se plient en deux nécessitent d'avoir les deux mains libres pour être ouvert. En général, ils servent surtout au moment du picnic. On les trouve au rayon canyon, alpinisme, plongée ou chasse sous marine. Ceux d'alpi sont plus compacts et moins lourds.
Le sifflet
Lorsqu'on ne se voit pas, c'est pratique, mais la question reste: où le mettre? Attaché autour du cou: dangereux. Glissé sous la combi: il tombera trop bas. Si vous avez un gilet avec une petite poche exprès, c'est parfait.
La trousse de secours
À faire en fonction de l'isolement et de la météo: couverture de survie, téléphone portable… à mettre dans un bidon étanche frappé sur le Sup.
Le kit de réparation
Un rouleau de duct tape aide bien. Une pagaie de secours pour le groupe pourquoi pas, même si on se débrouillera toujours en récupérant un morceau de bois sur la berge. Une pompe pour le groupe pour faire face aux crevaisons lentes sur les longs parcours.
Le filet à déchets
On trouve malheureusement de nombreux déchets dans certaines rivières. On n'a pas forcément envie de les mettre dans son sac étanche et si on les met sous les sangles du paddle, ils ne tiennent pas longtemps. J'apporte donc avec moi un filet à mailles plutôt fines qui se ferme avec une petite cordelette pour y mettre tous les déchets que je rencontre en rivière (consultez la page facebook de Paddle Cleaner si vous êtes intéressé par l'utilisation du SUP comme engin de dépollution).
Le sac étanche
Les sacs "matelos" étanches ne le sont pas à 100%. On peut y mettre des vetements de rechange pour les parcours courts, par contre n'y mettez pas votre téléphone non étanche. Pour ma part, j'ai choisi un gros sac de 60L car la pompe peut y rentrer, et qu'il est équipé de bretelles ce qui est pratique pour les portages: le sac est sur le filet avant sur l'eau, mais dès qu'il faut marcher plus de 30 secondes, je le mets sur le dos (attention cependant à ne pas le garder sur le dos en descente, c'est dangereux).
Poids total
On est vite tenté de partir avec plein de matos "au cas où". Mais en contrepartie, on aura le SUP chargé: un peu moins de manoeuvrabilité sur l'eau mais surtout une galère lors des portages. Donc il faut éviter d'en prendre trop.
Le look
Ça peut paraître anecdotique, mais bien que le look n'ait aucune importance lorsqu'on navigue pour soi, il influe (y compris inconsciemment) sur le regard qu'ont les autre utilisateurs de la rivière sur ce sport. Si vous arrivez avec des couleurs bariolées, des boardshorts par dessus la combi, un gros logo en forme de tête de mort, des protections de motocross, des GoPro dans tous les sens, ajoutez même une enceinte étanche ou un drone, vous aurez beaucoup moins de chance d'être accepté par les pêcheurs et donnerez l'image d'un sport "extrême" ou "de kéké" aux passants. Donc lorsque le choix est possible je prends des couleurs neutre ou "nature".
Licence texte et photo de la pagaie CC-BY-SA wwsup06 (autres photos et images sous copyright)