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La position

Vidéo (en Anglais) d'Anthony Ing sur la position corporelle à adopter:

Il existe 3 positions de base et une variante:

• Pieds parallèles: on mets les deux pieds écartés de part et d'autre de la poignée du Sup (ou un peu en arrière de la poignée si le Sup est court), et on fléchit un peu les jambes. Très efficace pour le contrôle du roulis gauche/droite, et pour changer facilement la pagaie de main. L'inconvénient c'est qu'on a peu de contrôle de l'assiette avant/arrière.
  

• Position surf: les pieds alignés sur l'axe de symétrie de la planche. Position idéale pour surfer avec un contrôle excellent de l'assiette avant/arrière, mais un contrôle plus limité du roulis gauche droite.
  

• Position petit kung-fu: on part de la position pieds parallèles et on avance un pied d'un petit pas et on recule l'autre d'autant. On a ainsi un bon contrôle de l'assiette (avant-arrière) et du roulis (gauche-droite). On peut également facilement s'accroupir à partir de cette position en cas de perte d'équilibre. L'inconvénient de cette position c'est que la dissymétrie fait qu'un côté est mieux que l'autre pour ramer.
  

• Le grand kung-fu: pointe du pied avant sur la ligne médiane, talon du pied arrière sur la ligne médiane, jambes bien écartées et fléchis. A réserver pour les rapides déséquilibrants.
  

On utilisera la position pieds parallèles pour avancer efficacement sur les grands sections plates et pour débuter dans les petits rapides. La position surf ne servira uniquement en cas de surf de vagues statiques. La position kung-fu est à utiliser dès qu’il devient difficile de contrôler le sup ou garder son équilibre avec la position pieds parallèles.

Pour passer d'une position à l'autre, préférer faire un petit saut, car lorsqu'on lève une jambe, on appuie forcément trop sur celle qui reste en position:

Jeu de jambes

On n’hésitera pas à changer de position lors de la navigation.

Illustration vidéo:

Virage pivot?

Pour se retourner rapidement, une méthode consiste à mettre un pied tout à l’arrière de la planche. C’est très efficace sur la mer pour se retourner avant de prendre une vague. Mais l’équilibre instable peut jouer des tours en eaux-vives. On réservera donc cette technique lorsqu'il faut tourner très rapidement et une fois qu'on sera bien à l'aise en eaux-vives.

Le trépied

La pagaie constitue un point d'appui à part entière, au même titre que chacun des pieds. Il faut donc idéalement que les deux pieds et la pagaient ne se trouvent jamais alignés sur une ligne droite:

Le pagayage

Cette vidéo de Corran Addison (en Anglais) illustre bien les différentes techniques de rame:

En rivière, lorsqu'on va à la vitesse du courant, la planche réagi comme une planche à l'arrêt sur un plan d'eau plat. C'est la vitesse par rapport au courant qui donne de la directionnalité et manoeuvrabilité à la planche. Il faut donc être en permanence en train de ramer si on ne veut pas être baladé par la rivière.

La propulsion à la pagaie est le produit de deux phénomènes: on plante la pagaie dans l'eau comme on planterai un piquet dans le sol et en tirant dessus la planche avance; on propulse de l'eau vers l'arrière et en réaction la planche avance.

Coup droit

Dos droit et haut du corps gainé, les bras tendus (en particulier celui du haut), l’olive de la pagaie toujours dans le champ de vision, donner des coups francs, pagaie verticale et en suivant une trajectoire parallèles au bord de la planche. Pour accélérer, donner des petits coups de pagaie rapides.

Col de cygne interne ou Coup en G

Pour pagayer sans tourner: commencer comme un coup droit, puis terminer en tournant la pagaie à 90 degrés (tourner le poignet dans le sens de la décélération en moto), puis pousser vers l'extérieur: si vous pagayez à gauche, le début vous fera tourner vers la droite, mais la fin vous fera tourner vers la gauche.

Col de cygne externe ou Coup en C

Plus efficace que le coup en G mais plus technique: planter la pagaie à 15cm du bord de la planche, dos de la pagaie légèrement vers l'extérieur, puis ramenez la pagaie vers le bord de la planche et vers l'arrière en même temps, puis tourner le manche de la pagaie à 90 degrés par un mouvement du poignet similaire à celui que vous feriez pour accélérer en moto, et pousser vers l'extérieur. La pale de la pagaie étant à la fin dans l'axe de la planche et vers l'arrière, on peut l'utiliser à ce moment-là comme un gouvernail. La pagaie décrit un mouvement en C, d'où le nom.

Le croisé (appel débordé)

Le changement de main prend toujours un peut de temps. Il est tout à fait possible de donner un coup de pagaie sur le côté opposé sans changer de main. On l'utilise en général lorsqu'on doit faire un appel en urgence.

Les écarts

En poussant l'eau vers l'extérieur on tourne du côté opposé à la pagaie. En général on le fait intuitivement.

Les appels

Plutôt que pousser l'eau vers l'extérieur on peut aussi la tirer de l'intérieur. L'image mentale à prendre en tête est d'imaginer que le fait de planter la pagaie dans l'eau constitue un point fixe sur lequel on tire pour faire bouger la planche.

Il faut planter la pagaie dos de la pale vers l’arrière de la planche à 45 degrés puis faire un mouvement circulaire vers la planche.

C'est assez efficace pour tourner rapidement.

On peut à la fin du mouvement tourner la pagaie à 90 degrés, la ramener à sa position initiale sans la sortir de l'eau (elle tranchera l'eau plutot que de la pousser), retourner sa pagaie à 90 degrés, puis répéter le mouvement. Ça fait pro!

Les manoeuvres

Courants et contre-courants

Les courants sont souvent circulaires, donc lorsqu’au milieu de la rivière il y a un courant qui descend il y a sur les côtés de la rivière des courants qui remontent. En aval des rochers, il y a aussi des contres courants. On va les utiliser pour s'arrêter et contrôler sa vitesse.

Les zones entre des courants de direction ou vitesse différentes s'appellent zones de cisaillement. Ce sont des zones où on peut se faire déstabiliser, car le courant peut être dans un sens à l’avant de la board et dans l’autre à l’arrière. Il faut les passer avec de la vitesse et perpendiculairement.

Le Stop

Le stop est la manoeuvre de base la plus utile: elle consiste à sortir du courant principal pour prendre un contre-courant afin de s’arrêter. Il faut commencer par repérer la zone du stop, puis tourner en gîtant (=se pencher) vers l’intérieur du virage. Un appel est souvent utilisé pour tourner.

La reprise

La reprise consiste à sortir du contre-courant pour regagner le courant principal. C’est un peu plus difficile que le stop. On doit également repérer la zone qu’on veut atteindre et tourner en se penchant vers l’intérieur du virage. Il faut prendre de l’élan avant le virage.

Le Bac

Le bac consiste à aller d’un côté de l’autre de la rivière en perdant un minimum de terrain. On rame en mettant la planche en crabe à 45 degrés avant de la planche vers l’amont. Si le courant est fort on devra plus pointer la planche vers l’amont, s’il est faible on peut pointer la planche plus vers l’autre rive.

Se sortir d’un drossage

Lorsqu’on est, ou qu’on va être, plaqué contre un obstacle par le courant, si on se penche du côté opposé à l’obstacle, le courant va monter sur la planche et plaquer encore plus celle-ci contre l’obstacle. Il faut donc se pencher vers l’obstacle afin que le courant pousse sous la planche et permette, avec un peu de chance, de repartir. Mais il se peut également que le courant fasse chavirer la planche, donc il faut doser le mouvement (et plus la planche est étroite plus il faut y aller mollo).

Confluences

Lorsque deux veines d’eau se rejoignent (confluence), comme elles n’ont pas la même vitesse et ne sont pas parallèles, cela crée une zone de cisaillement, plus méchante qu’elle n’en a l’air. Deux stratégies:

• Garder la même veine d’eau

ou

• Traverser la zone de cisaillement d’un coup et perpendiculairement à celle-ci pour ensuite faire un stop ou prendre l’autre veine d’eau

Lire le plan d’eau

• Pierre apparente: facile à voir. Attention aux cravates (lorsque la planche est plaquée contre la pierre par le courant). Se pencher vers l'obstacle afin de présenter le dessous de la planche au courant, permet en général de sortir d’une cravate
• Pierre immergée: fait une petite vague pentue à l’aval
• Champignons: issue de la rencontre entre le courant des rapides et l’eau plus calme après. Ont une forme de vague peu pentue et symétrique
• Les V avec la pointe orientée vers l’aval: marquent un passage d’eau profonde. C’est là qu’il faut aller en général

Une fois le plan d'eau lu, il est utile de se faire une image mentale de la trajectoire que l'on veut emprunter. Cela peut se faire en quelques secondes sur la zone de calme avant le rapide, ou pour les rapides plus complexes, depuis la berge après s'être arrêté.

Trajectoire

Il est plus important de garder une bonne trajectoire qu'avoir la planche bien orientée avec le nez vers l'aval. Pour résumer il vaut mieux se retrouver en crabe au bon endroit, qu'avec la planche bien orientée mais a coté de la ligne de navigation choisie. Illustration, sur cette vidéo la planche est en biais à 45 degrés lors de l'attaque du rapide, mais bien placée au milieu de la veine d'eau. C'était préférable à avoir la planche droite mais au niveau des pierres que l'on voit sur la gauche:

Navigation en très basses eaux

Il arrive qu'on doive descendre une rivière alors qu'il n'y a pas assez d'eau. Il faut alors improviser. Premièrement il faut évaluer si le passage en force est possible: un paddle double ou triple-couche, des pierres rondes recouvertes d'algues qui glissent, là c'est bon. S'il y a des pierre coupantes (rares) ou de texture rugueuse (dalles calcaire par exemple), ou avec un paddle simple couche, là il vaudra mieux porter. Attention à marcher le moins possible dans le courant: risque accru d'entorses (ou juste de coincement du pied), et mauvais pour la faune et la flore. Il faut si possible enlever tous les ailerons de la planche: meme sans aucun aileron il est possible de diriger une planche pour peu qu'elle ne soit pas trop courte (9 ou 10 pieds minimum). On peut aussi utiliser le rocker arrière (si présent) pour lever totalement les ailerons de l'eau en se mettant sur l'avant de la planche. Lorsqu'on est coincé sur un rocher, il faut déplacer son poids pour se dégager. Toujours privilégier la présentation du dessous de la planche face au courant lorsqu'on a le choix. Ne mettre le pied à terre ou la pagaie en contact avec le fond qu'en dernier recours. Illustration sur un débit inférieur à 2m3/s:

Gite et contre-gite

Lorsqu'on se penche vers le courant (vers l'amont), celui-ci monte sur la planche et la fait basculer. Lorsqu'on se penche vers l'aval, donc en montrant le dos de sa planche au courant, celui-ci va pousser la planche mais sans la faire basculer totalement. Il faut donc en général se pencher vers l'aval, en montrant le dessous de sa planche au courant. Ca empêche de chavirer, et ça peut aussi permettre d’accélérer la fin d'un virage. Avec une planche étroite, il faut doser la gîte car trop se pencher en aval peut faire aussi tomber, surtout si le courant est fort. Avec une planche large, on peut y aller plus franchement.

Il arrive aussi parfois qu'il y ait des courants croisés et du coup on ne sait pas dans quel sens de pencher. Dans ce cas j'ai trouvé que se pencher légèrement en montrant le dessous de la planche au courant principal, puis se pencher immédiatement dans l'autre sens permet d'éviter la chute.

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